Divagations, Divulgations et autres fantaisies - Page 09

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La tête à l’envers 

J'suis en panne de chaussettes...
Figurez-vous que, voulant les enfiler sur ma tête,
Je les trouvais mal faites.

"Il serait temps que tu les jettes",
Me dit mon pied, se moquant de ma tête,
"Tu ne peux aller à la fête
Avec des chaussettes si mal faites!"

Je me tordais la tête
Invoquant mes ancêtres
Lorsque d'une pirouette
Un lutin remit à l'endroit et mon pied et ma tête.

Alors, chaussant ma plus belle barrette,
Et montant dans ma charrette
Je partis à la fête
Avec une bande de fillettes
Qui avaient des bouchons à leur tête.

 

Le guitariste

Regardez-le danser,
Écoutez-le chanter,
Entendez-le rêver.
 

Cet enfant de la nuit
Amoureux de sa folie.
 

La musique est sa vie,
Sa passion, sa poésie.
 

Il refuse de grandir,

Il ne veut pas vieillir.

 

Aube... Épine

C'est une fleur qui s'épanouit
Et s'éveille aux couleurs.

C'est un monde qui se construit
Et s'éveille au bonheur.
 

C'est le soleil qui luit
Et perce à travers la douleur.
 

C'est une clameur qui s'amplifie
Montant des profondeurs.
 

C'est un orage qui amène la pluie,
Poussière d'étoile, rêve de bonheur.
 

C'est un voyage qui te donne l'oubli,
C'est un mirage qui te sourit.
 

C'est une fleur qui s'épanouit… 

Épine dans ton cœur.

 

Avant…

Je suis profondément athée
C'est plus un état
Qu'une vocation
Ou une profession de foi.

Mais le néant m'obsède
Et je ne peux m'empêcher
De m'interroger
Sur ce qui précède
La naissance de l'univers
La venue de l'humanité
Alors je refais le chemin à l'envers.

Aux questions existentielles
Que chacun d'entre nous
Un jour se pose.
Je n'ai pas de réponse.

Y avait-il quelque chose:
Qui, quoi,
Pour décider
Qu'un jour nous serions là
A nous interroger
Sur l'avenir des roses?

 

Aveu
(les quatre saisons)
 

Clins d'œil à la vie
Qui court et fuit le temps.
Les rides, témoins de mes folies
M'éloignent du printemps
Et m'entraînent très loin.
Je refuse l'hiver,
Je refuse l'automne.
La saison des fruits mûrs
Qu'on croque et qu'on oublie
C'est l'été : le présent
Dont je veux être sûre
Qu'il ne soit ni un rêve,
Ni une fantaisie.

 

Chamboulement

Le soleil a éternué
Et le monde s'est enrhumé.
La lune s'est mise à pleurer
Des larmes de rosée.

Les saisons ont renégocié
Leur ordre de passage obligé,
Et c'est en plein été
Que la neige est tombée.

L'hiver dépité
A senti l'orage gronder,
Le printemps a ramassé,
A terre, les feuilles abandonnées.

Et l'automne s'en est allé
Se promener dans les prés.

 

Chuchotements

A la porte du temps,
Lentement, prudemment,
Un souffle de vie,
Un soupçon de folie
Respirent le futur,
Absorbent le présent
Et parviennent à briser
Les remparts de silence
Qui emprisonnent l'instant.

 

Dérisoire

Araignée du soir

Dérisoire

Tisse sa toile

Couleur trottoir

Senteur brouillard

Araignée du soir

Dérisoire

Ne traîne plus

Dans sa toile

L'espoir.

 

Le printemps
 

Une odeur particulière
Exhalée de la terre
Nous annonce le printemps.
La nature se réveille
Aux caresses du soleil.
Des amours c'est le temps…
Les enfants s’émerveillent
De tout ce chamboulement.

 

Les mots

Ce qui compte, ce sont les mots,
et non ce qu'il y a autour.
Ce qui compte, c'est l'émotion
même s'il n'est pas question d'amour.
Ce qui compte, à part les mots...
c'est ton image, les sensations,
les vibrations sans les discours.
Ne comptent pas les mots...
Les mots d'amour
condamnés à mourir
au bord des lèvres
en un dernier soupir.

 

Noël sur la branche

C'est dimanche
Retrousse tes manches
Blanche
Pervenche
Le ciel se penche
Pour prendre sa revanche

C'est dimanche
Retrousse tes manches
Endimanche
Ta branche

Et déclenche

L'avalanche !


© Aubépine - 1985-2004

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